Antoni Astugalpi

Médiateur de mots, sapeur du son, suceur de sens et dresseur d'idées (en gros)

Le voleur dans la maison vide [1997] de Jean-François Revel

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Coup de cœur de l’été 2013 : le voleur dans la maison vide. Pas seulement parce que je partage beaucoup des idées et de la façon de voir le monde de feu le mari de Claude Sarraute (qui me fait beaucoup rire à la radio, soit dit en passant) mais parce que sa prose est lumineuse.

Pourtant, je ne suis pas toujours friand des mémoires. Notamment les passages sur l’enfance. Mais Revel a eu l’intelligence de servir de sa vie comme prétexte, à chaque épisode, à parler de choses plus grandes que lui, faisant de ses péripéties nombrilistes le support d’une réflexion sur De Gaulle, l’idéologie, la tolérance, le socialisme, les intellectuels, le journalisme, etc. Je n’avais plus été aussi captivé par une vie depuis Casanova qui, lui aussi, réussit à mêler l’humour à la politique, à mettre l’émotion à côté de la légèreté, et nous embarque dans sa vie comme de bons vieux potes au coin de la cheminée. Qu’Angot y prenne quelques leçons pour le restant de sa vie et s’étouffe finalement de honte. Chez Revel j’ai même appris des choses que j’ignorais, pas forcément les coulisses de L’Express ou du Nouvel Observateur (dont je n’ai jamais été lecteur) mais sur l’épuration et la lutte iconiques d’après-guerre, sur Georges Marchais, sur De Gaulle…

Les 765 pages de ce livre m’ont collé aux mains tout le mois de juillet. Une drogue. Je venais y chercher des leçons – que j’en ai pris !


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