Antoni Astugalpi

Médiateur de mots, sapeur du son, suceur de sens et dresseur d'idées (en gros)

Quant à ma (possible) misogynie littéraire

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La question a tiré sur ma manche puis s’est posée devant moi à l’été 2015, après avoir écouté en quelques semaines, Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka, Barbe bleue d’Amélie Nothomb, Kinderzimmer de Valentine Goby et Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Barrow et Shaffer sans n’en apprécier aucun1 : deviens-je misogyne en littérature ? Quelles femmes2 m’ont procuré plaisir, intérêt ou admiration en les lisant ? Je suis alors parti chercher sur Internet des femmes qui écrivent, des femmes d’aujourd’hui, pour voir ce qu’elles avaient dans les tripes.3 En vain. Alors il faut bien que je m’arrête un temps et que j’ausculte ce sentiment me poussant à penser que les femmes ne sont pas douées pour la littérature…

Cercles concentriques pour piéger mon interrogation

Une réflexion uniquement sur l’écriture

Je précise que cette question ne se pose à moi que dans le cas de l’écriture car n’ai pas du tout cette impression dans les media (présentation de programmes ou journalisme), ni en humour4, ni en musique où les hommes sont capables d’autant de sensibilité que les femmes et celles-ci d’autant de force que les premiers. Sans doute devrais-je rajouter non pas une misogynie mais un agacement certain, en politique, où je déteste que les femmes surjouent de leur féminité ou en fassent un argument de vente (S. Royal, R. Dati, C. Duflot, C. Boutin), alors que ce sont les mêmes crapules que les hommes ; mais ceci au même titre que je déteste les gens qui se cachent derrière leur négritude, leur judaïté, leur jeunesse ou leur islamité pour faire de leur contradicteur un phobique ou un haineux ou un vieux con coupé du monde, paresse intellectuelle qui produit le mal qu’elle prétend combattre. Mais en matière d’écriture, si…

J’ai donc étiqueté, sur Babelio, les textes que j’ai lus (ou voudrais lire) écrits par des femmes afin de bien les avoir sous les yeux. Il faut tout de même que je remarque qu’il y en a peu : 49 sur 615, soit 8%5. Pourtant à vue de nez dans les librairies, il me semble que la proportion doit être de l’ordre de 60% / 40%. Il faudrait donc, pour bien juger de la proportion de femmes que je lis par rapport aux hommes, faire ce calcul sur les livres écrits après le droit de vote accordé aux femmes où elles deviennent des citoyennes presque à part entière ou après Mai 68 où la société évolue… Il est normal qu’il y ait beaucoup moins de femmes que d’hommes dans une liste prenant en compte toute l’histoire de l’humanité.6

Une réflexion uniquement sur la littérature

La lecture de cette liste me confirme dans l’idée que je dois bien distinguer la littérature des autres types de textes, puisque des femmes dont j’ai lu les textes philosophiques (Arendt, Weil)7, universitaires (Audard, Delsol, Gilbert, Valdivia), politiques ou théologiques (Basset) me paraissent au même niveau que les hommes en qualité d’écriture et en profondeur de leur propos.8 Et encore devrais-je faire un distinguo entre les témoignages et la fiction, puisque je ne trouve pas les femmes moins intéressantes lorsqu’elle parlent de leurs souvenirs (Chow, Sarraute) que les hommes.

Au sein de la littérature, il faut que je sépare les auteures qui écrivent de la littérature pour et sans cervelle, même si cette typologie parait à parfaire, c’est le moins qu’on puisse dire.

Littérature sans cervelle

Ces dernières écrivent pour un type de public populaire, avide de s’évader de sa vie peu intéressante9 et il faut juger leur production à l’aune de ce public. C’est le cas, par exemple d’Amélie Nothomb ou d’Anna Gavalda qu’il faut comparer avec des hommes visant le même public, comme Eric Emmanuel-Schmitt, David Foenkinos, Guillaume Musso ou Marc Lévy. Ainsi, je ne peux pas leur reprocher de faire du léger ou d’aborder des thèmes qui ne me touchent pas, comme je ne peux pas reprocher à une bande dessinée de manquer de texte, à des matchs de football d’avoir toujours les mêmes règles , à un livre de cuisine de ne pas avoir d’intrigue, etc. On juge un livre d’héroïc fantasy en le comparant avec d’autres du genre, et non pas à l’aune de son désintérêt pour les mondes imaginaires ou la magie.10 Il faut aussi séparer le thème du roman de son écriture. Cette non-distinction produit beaucoup de critiques complaisantes, comme s’il suffisait d’avoir choisi un thème intéressant pour faire un livre, ou comme si un thème triste et grave (les massacres de masse de l’Allemagne du Troisième Reich, un tsunami, etc.) suffisait à faire un bon livre. Au contraire de nombreux médiocres se servent de leur sujet pour désarmer par avance leur critique et illusionner les pignoufs qui ne lisent pas tant un texte pour lui-même mais pour montrer aux autres qu’ils le lisent (parce que c’est socialement bien de le faire), qu’ils s’intéressent à son sujet (parce que c’est citoyen).

Arrivé à ce point, il faudrait donc être plus précis : le mal que les femmes font (probablement) à la littérature, ne vient peut-être pas tant des auteures que des lectrices, puisque ce sont elles qui réclament et achètent des niaiseries, poussent des écrivains des deux sexes à les leur produire et des éditeurs à les leur vendre.11 Il faudrait donc voir quels sont les genres de littérature sans cervelle genrés, comme la littérature sentimentale pour les femmes. D’un autre côté, je ne vois pas d’équivalent pour les hommes : il me semble que les femmes lisent autant qu’eux des récits de voyage, des romans de « batailles, de rois et d’éléphants », d’espionnage, etc. Peut-être parce qu’il reste des sottes qui lisent et que leurs équivalents en sottise mais testostéronés, regardent le sport, de la pornographie ou vont au bar plutôt que de lire, ils représentent un marché très mineur pour les maisons d’édition. Rassurez-vous, les uns et les autres se retrouvent en se collant au chaud devant la télévision, le plus souvent.

Il faudrait aussi que je sépare la littérature-divertissement, par exemple la littérature à intrigue qui ne repose que sur celle-ci et qui fait qu’on ne relira jamais un tel texte une fois qu’on en connait la fin12. Le policier pourrait en faire partie et c’est pourquoi il ne me plait pas trop, outre ses immoralités. A priori, je ne vois pas de différences de genres sexuels dans le genre littéraire du roman policier. Je note que je ne connais qu’un texte de science-fiction ou de fantastique écrit par une femme – Truismes de Marie Darrieussecq – et que le fait serait à creuser, soit qu’il faille que je lise plus pour combler cette lacune si je me trompe, soit qu’il faille tenter de comprendre cette désertion. Je distingue, d’ailleurs, bien comme il se doit la science-fiction de l’heroïc fantasy où les femmes sont bien présentes ; c’est ainsi étonnant que les femmes aiment les histoires de vampires, de guerriers médiévaux, de magiciens et de fées et pas de planètes lointaines, de traversées de l’espace ou de villes futures… n’arriveraient-elles pas à penser le futur ?13

Littérature avec cervelle

Continuant l’effort de classification, dans la littérature avec cervelle je distinguerais donc :

  • le roman qui décrit le monde dans lequel il est écrit (qui complète la sociologie et la philosophie)
  • le roman autocentré (qui complète la psychologie et la psychanalyse)
  • le roman historique ou le témoignage à portée universelle14 (qui complète l’histoire et la géographie)

J’ai bien conscience que ma typologie fuit de partout…

Malgré cela, je dresse ensuite ma liste d’auteure [cette réflexion étant en cours, tout comme cette bulle est aussi un palimpseste, elle sera amplifiée] :

  • Des femmes que j’estime pour l’ensemble de leur œuvre : Jane Austen, Ayn Rand, George Sand, Virginia Woolf et Marguerite Yourcenar.
  • Des femmes que j’estime pour quelques textes : Marguerite Duras

Je vois bien qu’en distinguant les femmes que j’estime pour l’ensemble de leur œuvre de celles que j’estime pour quelques textes, mon niveau de granularité doit se situer à celui du texte et non de l’auteur.15 Il faudrait donc comparer des œuvres elles-mêmes lorsqu’elles sont comparables par le sujet ou le style. Je pense spontanément à Une passion16 de Muriel Cerf, qu’elle a écrit en s’inspirant de Belle du Seigneur d’Albert Cohen17, les deux livres étant presque point par point similaires sur la taille, le sujet et le style.

Notes en vrac

#1. Enfants de qui n’auraient sans doute jamais rien été sans au moins de leur géniteur :

  • Filles à papa : Justine Lévy(, Eliette Abécassis)
  • Fils à papa : (à compléter)
  • Fils à maman : Emmanuel Carrère
  • Fille à maman : (à compléter)

Hypothèse à tester : il y aurait plus de capricieuses sans talent capitalisant sur un nom établi à la génération précédente que d’hommes. Ces filles de prétendraient les places des vraies écrivaines sans nom.

#2. Hypothèse physiologique genrée : les hommes éjaculent et ne portent pas les enfants, ce qui les poussent vers l’extérieur. Les femmes se font pénétrer et assurent la grossesse de l’humanité, c’est sans doute pourquoi elles ne sont pas souvent capables de s’extraire de leur vécu, de leur maladie, de leur cul, de leurs sentiments, d’elles, elles et toujours elles et sont moins capables18 de se faire la narratrice invisible au service d’un sujet, simples entremetteuses neutres entre un sujet et un lecteur via un texte.

#2.1. Par contre, les rapports aux parents – des gloires de mon père et des châteaux de ma mère à foison ! – sont universels.

#3. Hypothèse physiologique non-genrée en forme d’éloge de la demi-laideur : hommes ou femmes, on ne va pas vers la littérature lorsqu’on est beau mais vers des professions plus visibles et plus sociables. Chose de moins en moins vraie et d’un peu intenable dans la société du spectacle entièrement dévouée à l’image au point que même les programmes radios, aujourd’hui, sont filmés et diffusés sur Internet. Les femmes un peu plus que les hommes – mais de moins en moins, le spectacle égalisant tout le monde vers le bas – seraient plus victimes de leur beauté pour la littérature ; c’est néanmoins moins vrai aujourd’hui où n’importe qui, via des réseaux sociaux, est capables de faire croire qu’il est beau et intéressant.

Les belles femmes n’écriraient pas pendant leur quart de siècle de fraicheur, plus soucieuse de jouir de leur outil désirable pour folâtrer que de s’enfermer et suer à écrire quelque chose qui tienne la route. Une fois écartées qui seront absorbées par la vie de famille passée leur trentaine, il en reste peu prêtes à se mettre à écrire vraiment. Pour les hommes, leur sexualité étant plus difficile à obtenir – hormis quelques Apollon qui préfèrent d’ailleurs faire surfeur ou chanteur qu’écrivains – plus d’homme seraient tentés par l’écriture pour compenser leur manque d’attrait pour les femmes, et on attend d’eux qu’ils écrivent bien, leur seul petit minois leur servant peu.

Les universitaires de sexe féminin ne sont pas plus laides que les autres femmes (il suffit de fréquenter une université pour se rendre que le cliché de l’agrégée perdue dans une bibliothèque parce qu’elle aurait peur de se faire jeter des cailloux au dehors, est faux) mais les publications universitaires étant moins médiatisées que les romans, ayant besoin de séduire une clientèle avec des arguments péritextuels, le facteur jouerait moins.

Rappelons-nous néanmoins ce qu’écrivait Friedrich Nietzsche sur la laideur de ces êtres chétifs et malingres que seraient les philosophes ou les théologiens, détestation de soi et aigreur qui les pousseraient aux « passions tristes » spinozistes et la détestation plus générale de l’humanité et de la vie. Ainsi l’auteur devrait n’être pas trop beau pour avoir plus envie de se donner à son texte qu’à lui/elle-même ou à ses conquêtes, mais trop laid pour éviter de n’être qu’un atrabilaire massacrant. Donc pas forcément jeune, ex-beau pas trop nostalgique (passé à autre chose, voire occupé avec des enfants) pouvant s’oublier à mesure que son corps n’est plus si intéressant que ça. [Dans un monde bien fait, peut-être qu’on devrait faire du sport jusqu’à trente ans, de la politique de trente à soixante et n’écrire qu’à partir de soixante ans…]

* * *

Bon, cette réflexion est en cours, très manifestement brouillonne et ce billet sera un palimpseste numérique que je reprendrais à l’occasion… Je n’ai d’ailleurs pas la réponse aux deux questions sourdes posées en cachette sous le titre de cette bulle : suis-je misogyne en littérature ? Si oui, aurais-je raison de l’être et pourquoi cette spécificité de la littérature par rapport à d’autres domaines où la question ne se pose absolument pas ?

Autant dire que je m’affranchis de tous les milieux autorisés pour m’auto2riser de mener cette réflexion personnelle, même si je me vois contraint à un petit flirt trash avec les études de genre. Entendons trash en deux sens :

  1. qu’on pourra sans doute jeter à la poubelle si les conclusions sont fausses (mais c’est le risque de toute interrogation19 menée de manière sérieuse, c’est-à-dire qui prend le risque honnête de se voir « falsifiée » (Karl Popper for ever), donc dépassée, rejetée ; et
  2. qui ne fait pas de cadeau. Je considère assez que les études de genres, les réflexions sur les égalités de toutes sortes ou sur la mémoire20, sont de la pseudo-science à dégager fissa et manu militari de l’université, parce qu’elles contiennent par avance leur propre conclusion (avec républicaline et moraline incluses). Si c’est pour savoir où on va avant-même d’y aller autant rédiger des conclusions tout de suite (donc : des tracts militants, de la bouillie idéologique bien dans l’air du temps, des miettes de révolution culturelle à laquelle les Chinois ne croient plus depuis des décennies) et nous épargner l’étude elle-même.

J’ai un peu soigné ma (possible) misogynie littéraire grâce à L’antivoyage (1972) de Muriel Cerf et la suite, Le diable vert, arrivera dans mes mains bientôt, mais je vais l’entretenir puisque je viens de recevoir le tome III des Jeunes filles de Henry de Montherlant : Le démon du bien (il faut bien que je termine cette quadrilogie un jour).

— Allez les filles, on se bouge un peu !

(Début de) bibliographie pour alimenter la réflexion

  • BEAUVOIR Simone, Le deuxième sexe [1949]
  • DURAS Marguerite ?
  • GENETTE Gérard, Seuils [1987]
  • JOURDE Pierre, La littérature sans estomac [2003]
  • MILLET Richard, «Pourquoi la littérature de langue française est nulle » [janvier 2016] ?
  • MURAY Philippe ?
  • NAULLEAU Eric ?
  • REVEL Jean-François, « L’asservissement de la femme moderne » [1965] dans Contrecensures
  • ZEMMOUR Eric, Le premier sexe [2006]

Des textes analysant le succès des 50 nuances de Grey, …

Julien Clerc – Femmes je vous aime

Photo d’entête : extrait de “I lettori di Viù / Viù readers” par Giampaolo Squarcina.

Notes

  1. Dans le même temps j’écoutai, Lettre d’une inconnue de Stephan Zweig, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard, Sukkwan Island de David Vann, L’énigme du retour de Dany Lafferrière, D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère, Des éclairs de Jean Echenoz, L’art français de la guerre d’Alexis Jenni et Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke. 4 vs. 7 (j’écarte L’énigme du retour que je n’ai pas aimé mais parce que je pense que l’écouter et le lire sont deux choses très différentes en raison de sa forme si particulière). Sur les 7 restants, je n’ai trouvé qu’un seul exaspérant et encore, il s’agit de la Lettre d’une inconnue écrite (fictivement) par une femme, et peut-être est-ce le génie de Zweig d’avoir retranscrit à la perfection la lourdeur utérine de cette jeune adoratrice et maman. Ce livre ne peut servir, en tout cas, à contrebalancer une possible misogynie. Sukkwan Island et D’autres vies que la mienne étaient, l’un intégralement l’autre à 72,76%, mauvais mais pas niais comme Barrow et Shaffer. Echenoz m’a fait passer un bon moment (bien meilleur que celui avec Nothomb). Jenni a produit en moi quelque chose de fort (même en m’agaçant très souvent), là où j’ai trouvé qu’Otsuka et Goby n’étaient pas à la hauteur de leurs sujets respectifs. Enfin, Enard, comme Lol V. Stein m’a ravi. ↩︎
  2. Pour quelqu’un qui regrette un peu l’idée que l’auteur pourrait mourir, ce serait naïf et superficiel de ne regarder aussi qui se cache derrière le nom de l’auteur, et notamment qui est le, la, les éditeur-ice-s qui ont aussi fait le texte… Malheureusement, s’il faut faire ce travail à chaque fois, ce serait aussi compliqué que nécessaire. Où les problèmes méthodologiques commencent… ↩︎
  3. J’ai même cru tomber amoureux. Ou du moins l’ai-je été le temps d’un feu d’artifice. Mais en vain, je ne suis tombé que sur des ersatz de Muriel Cerf ou de Marianne Renoir « qui ne pense[nt] qu’à s’amuser », chapelet de filles urbaines et de bonne famille qui nous racontent leur nombril et leurs trépidantes aventures faites de voyages et de références culturelles, voire de lectrices qui tiennent des salons littéraires de seconde ou troisième zone sur Internet. Aucune guerrière obstinée, aucune voyageuse, aucune chercheuse folle, aucune déesse à mille bras ; mais elles existent, c’est évident ! ↩︎
  4. Elisabeth Buffet, Candiie, Constance, Claudia Tagbo, Laura Laune, Shirley Souagnon, Marina Rollman, Nawell Madani, Charlotte Gabris et j’en oublie, me font autant rire que les garçons. L’humour francophone est d’ailleurs arrivé à maturité puisqu’on voit des gens de toutes couleurs, de toutes sexualités et des deux sexes, sans qu’ils soient obligés de ne jouer que sur leur différence et sans qu’on note particulièrement qu’ils sont ci ou ça. ↩︎
  5. Début mars 2016. ↩︎
  6. Il faut bien, d’ailleurs, si on veut juger des égalités réelles (il faut bien, d’ailleurs, qu’on fasse semblant de comprendre cette appellation…) entre hommes et femmes concernant la publication de textes littéraires, faire ces calculs sur ces quelques dernières décennies et non sur la nuit des temps. En effet, un égalisateur féroce décidé à rattraper des millénaires d’inégalité, nous obligerait à ne publier que des femmes pendant quelques décennies encore ! Ça n’aurait aucun sens, comme l’égalité réelle, de toute façon. ↩︎
  7. Encore qu’apparemment certains se posent la question : “le genre a-t-il un sens en philosophie ?↩︎
  8. Si je sépare les deux types de textes – fictifs (romans) et non-fictifs, il ne me reste plus que 33 textes sur 49. ↩︎
  9. Je préfère ça à la formule littérature « pour se vider l’esprit », trop flatteuse pour les gens qui s’imaginent ainsi l’avoir eu plein pendant leur journée de travail. ↩︎
  10. Trop de gens sur Babelio notent un livre de cette façon. Cela n’apprend rien sinon que le livre ne correspondait pas à l’attente du lecteur ou à ses goûts. On ne peut pas reprocher à un livre sur la guerre d’être sombre mais la question à poser est : dans le genre “livre de guerre” est-il bon, novateur, bien écrit, etc., ou pas ? ↩︎
  11. Ici, je ne peux m’empêcher de répondre aux geignardes qui doivent trouver que je suis un connard machiste, que ce n’est pas un homme qui a écrit Les 50 nuances de Grey (qu’est-ce qu’il aurait pris, le pauvre !), ni moi qui ai poussé les femmes a mouiller en masse en lisant les affres d’une petite gourde timide, étudiante en lettres ou tous les clichés de la rêveuse impressionnable, qui a des orgasmes lorsqu’elle se fait dominer par un type forcément …riche. Commencez par vous respecter vous-mêmes, on pensera à vous admirer. ↩︎
  12. On peut aussi imaginer qu’on relise un texte à intrigue parce qu’il est plus que cela, bien écrit, intelligent, etc. ↩︎
  13. Pourtant, au niveau purement économique (qui n’existe pas, mais soit, passons…) il y a des entrepreneuses (moins nombreuses, certes, car on trouve peu de femmes à des hauts postes de direction dans le privé) tout aussi capables de sentir le monde actuel que de l’anticiper, sinon de le créer, que leurs collègues masculins. ↩︎
  14. Notion très floue : je n’entends pas là tel ou telle qui nous raconte comment il a surmonté sa maladie, le rapport à ses parents, sa jeunesse, sa rupture, etc. qui sont des thèmes universels mais autocentrés, mais des mémoires qui vont intéresser le lecteur non pas (tant) pour la personne qui les écrivent que pour les épisodes sauvegardés de l’oubli en eux-mêmes. Ce ne sont pas, cependant, des livres d’histoire (avec contrôles épistémologiques, appareil critique et méthode) ou de critique littéraire, si on raconte sa relation avec un écrivain – et même si le livre servira aux critiques spécialistes de l’auteur. ↩︎
  15. D’ailleurs de quel auteur puis-je dire que j’aie aimé toute l’œuvre ? Laurent Gaudé, lecture en cours et comme il est vivant il faudra voir jusqu’à la fin ; Antoine de Saint-Exupéry mais ses livres ne sont pas très variés, il faut en convenir, puisqu’on ne sort pas vraiment des histoires de pilotes d’avion long courrier ; Albert Camus, même L’homme révolté que je ne veux pas relire pour rester sur mes illusions d’alors (j’avais 17 ans lorsque je l’ai lu). ↩︎
  16. Qui m’avait écœuré après 200 pages. ↩︎
  17. Que j’ai à peine commencé à l’été 2015. ↩︎
  18. Ou alors une fois plus âgées, quand leur beauté ne les obsède plus et que leur corps a fini d’être intéressant pour elle et leurs prétendants réels ou fantasmés (cet idiot de lecteur qui va acheter un livre en grande partie parce qu’il a été titillé par la belle gueule de son auteure, que l’éditeur – avec la complicité de l’intéressée qui minaudera et dira qu’elle n’y pouvait rien – aura su habilement mettre en avant.). Ce serait le regard des autres – hommes et femmes confondus – qui rendrait les femmes trop faciles, frivoles et myopes au monde ; ce qui n’est en rien les excuser : tout flatté vit aussi aux dépens de ceux qui l’amollissent et c’est à elles de rester exigeantes avec elles-mêmes. ↩︎
  19. N’appelons pas ça de la recherche scientifique. D’autres ne se gênent pas à ce genre de foutage de gueule en prenant soin de citer, de jargonner pour faire de la remballe avec leur camelote et d’estampiller ça “universitaire” avec la complicité de gens aussi foutraques qu’eux ; pas de ça ici. ↩︎
  20. Sous-genre bâtard des recherches historiques. ↩︎

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