131 pages en Folio. Que c’était long ! Que le livre était lourd à porter ! Mes yeux glissaient sur les pages et avaient tant de mal à accrocher tous ces mots pompeux !
Je l’ai terminé pourtant, par bêtise et acharnement dans cette résolution. de quoi avais-je à me punir ?
Et ça aurait pu durer encore 1000 pages, cette affaire-là ; et pas une qui ne méritait d’être écrite. C’était tellement plein de contradictions poétiques (ô facilité des oxymores !), d’impossibilités de roman (« il voulait sans vouloir », « il aimait ne pas l’aimer dans la profondeur de l’inamour » & pals), de plats mystères (toujours trop grandioses pour se prêter à la description, évidemment ! Pudibonderie de l’ineffable emphatique qui à force de chercher à taquiner les sommets laissent dans une indifférence tenace), qu’à vrai dire, ce tissu de superbe de pacotille et d’effets adolescents me laissent sans envie de terminer cette phrase.
Lorsque je l’ai posé dans la bibliothèque, je me suis senti léger, avec une seule idée en tête : le prêter hypocritement à quelqu’un dont je voudrais me venger.
Photo d’entête : “Free Theatre in the Park: The Last Days of Don Juan” par City of West Hollywood
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