La mort, l’amour, une histoire qui peine une peu à débuter, rien de bien grandiloquent, rien de bien original, mais un talent d’écriture qui fit que le lecteur est pris peu à peu. C’est ensuite touchant, attendrissant, on lit ça facilement, comme un long poème, un haïku géant, le début d’une trilogie – paraît-il – qui s’avère de toute beauté.

Livre reçu dans le cadre de l’opération Masse critique de Babelio, je n’en attendais rien et ce fut une belle surprise. Je ne saurais trop dire pourquoi, ou bien je pourrais mais je n’ai pas trop envie de mettre dans des bocaux pour les analyser, les ingrédients de cette petite alchimie qui opère.
Voici donc un jolie livre pour s’endormir et faire de beaux rêves, un livre de plage, un livre de repos entre deux essais, ce n’est assurément pas du temps perdu !
J’ai lu depuis la page 70 sur la place Rapp de Colmar, ce matin-même, sous un soleil radieux, étalé dans l’herbe un rien humide. Une jeune fille – ou une belle femme, mais à vue d’hormones assez jeune, peut-être un rien trop… – est passé devant moi dont j’ai vaguement apprécié la silhouette blonde pendant que je lisais et qui est allée se poser sur un banc à l’ombre. Quelque temps plus tard, j’étais à la page 133 et elle à 10 m de moi, allongée avec son livre à elle, dont je n’ai su lire le titre (une couverture verte avec un cadre de tableau doré, un livre de femme à juger de loin). Julien et Marie-Laure m’ayant touché, le cœur attendri comme un vrai petit adolescent, je me suis levé et suis allé la voir.
La semaine prochaine, je retournerai dans ce même parc, à la même heure, au même endroit. Je lui ai raconté ‘ma’ fin, ces deux derniers chapitres qui vont de la p.133 à la p. 142 – elle doit le lire et me dire la vraie. La semaine prochaine elle ne sera peut-être pas là, peut-être que si, peut-être que j’aurais changé nos orbites pour que quelque chose ait lieu dans nos vies trop ternes, trop masquées et trop lâches. Ce qui se passera nous appartiendra et si ça vaut le coup qu’on le raconte, nous écrirons la suite déviée de ce court et beau roman. J’ai une semaine pour rêver, la femme et la fin. Vous, sortez de ma vie privée, s’il vous plait, même si elle se déverse un peu dans une place publique !
J’ai juste pris une photo de la p. 107 et du très joli poème qui s’y trouve, pour le garder :

Je vous donne mon imprimatur en trois exemplaires pour vous autoriser à le lire, j’ai vu moult livres plus connus moins bons. Je ne vous dis donc pas la fin, je ne la connais pas, à voir si le poème continue et si des choses peuvent se produire sans l’aide de rien d’autre qu’un peu de soleil, de beauté féminine, d’insouciance et de goût du jeu.
(Merci, Fréville !)
Photo d’entête : “Building Villarceau Circles” par fdecomite

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