J’ai beau faire je n’aime pas Céline. J’aime pourtant le roman picaresque et n’ai rien contre les récits truculents volontiers grossiers. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé Pétrone et son Satiricon, sans être choqué du contenu sexuellement explicite de l’histoire rocambolesque. De même j’ai apprécié écouter les aventures emmenées de San Antonio dans Vas-y, Béru ! Après m’être indécrottablement fait chier avec Le voyage au bout de la nuit, je voulais redonner une chance à Céline avec un texte court et parmi les manuscrits retrouvés récemment, donc ce Guerre.
Or, malgré quelques formules superbes et un style dont je comprends bien tout ce qu’il a apporté à la littérature – encore qu’il faudrait le comparer à Rabelais pour se faire un avis – cette façon qu’a Céline de tout rendre glauque et pourri1 me dégoûte et finit par m’ennuyer. Là où chez Pétrone les péripéties sont guignolesques et rigolotes, transformant tout en farce, chez Céline ça suinte de saleté et de mépris. Je préfère donc la littérature qui me présente un minimum d’héroïsme et d’exemplarité -, si déjà elle ne me fait pas rire.
Qu’on me donne donc du Saint-Exupéry, du Victor Hugo, du Stendhal, de la belle écriture au service d’une histoire positive, mais j’en termine avec Céline par cette guerre (ma der des ders), persévérer serait diabolique.
Note
- Le suffixe -âtre revient un nombre incalculable de fois dans Le Voyage… dont Guerre (et Londres) semble être un brouillon ou la première partie du roman-fleuve d’une vie. ↩︎
Photo d’entête : « la guerre » par martouf

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